fr
fr en
< Retour aux articles

CNES - inspection de composants critiques pour des missions spatiales avec la tomographie à rayons X

par Verona le 19 mai 2022 à 11h59
Le Laboratoire d'Expertise du CNES, grâce à la tomographie à rayons X, réalise un contrôle non destructif d'optocoupleurs pour les futures missions spatiales. Une compréhension approfondie des mécanismes de défaillance des composants critiques est l'un des principaux aspects permettant de porter la fiabilité des équipements au niveau requis par la criticité de ces missions. JUICE - Jupiter Icy moons Explorer est la première mission de grande envergure du programme Cosmic Vision 2015-2021 de l'ESA. Le CNES soutient cette mission dont l'objectif est d'accomplir un tour unique du système Jupiter qui comprendra des études approfondies de trois satellites potentiellement océaniques : Ganymède, Europe et Callisto.

L'inspection de composants critiques au CNES - l'optocoupleur haute tension

Un optocoupleur est un composant électronique qui fonctionne comme un isolateur. Il protège le circuit électronique et isole les composants critiques des hautes tensions. L'optocoupleur utilise un émetteur de lumière, généralement une diode électroluminescente (LED), pour fournir un signal optique interne à un photodétecteur et à un amplificateur. Les optocoupleurs offrent un très haut degré d'isolation entre le signal électrique qui commande la LED et la sortie de l'amplificateur car il n'y a pas de connexion électronique directe entre eux, seulement le signal optique.
 
 devis-tomographie
 
Sur la mission JUICE, l'expérience PEP (Particle Environment Package) est un instrument permettant de mesurer les particules et le plasma grâce à 6 capteurs. Parmi eux, l'instrument JDC (Jupiter Dynamics and Composition) est un spectromètre de masse ionique (1 eV-41 keV, M/DM = 30) conçu et fabriqué par l'IRF (Kiruna, Suède) avec une contribution technique du laboratoire IRAP de Toulouse. Il vise à étudier les populations de particules chargées et neutres dans les environnements magnétiques de Jupiter (magnétosphère en rotation rapide), de Ganimede (mini-magnétosphère), et au voisinage des lunes Europe et Calisto.
 
Certains éléments électro-optiques de l'instrument sont polarisés par une haute tension statique. Pour un fonctionnement précis de l'instrument, les hautes tensions doivent être exploitées avec une grande précision. De plus, pour permettre certaines mesures, la haute tension doit être balayée très rapidement à des intervalles très précis (taux > 1kV/ms). Des opto-coupleurs personnalisés sont donc utilisés dans le circuit de fonctionnement de la haute tension.
L'opto-coupleur conçu par le laboratoire IRAP possède deux branches indépendantes de chaînes de LED, assurant la redondance du circuit. Si des défauts fonctionnels sont constatés sur les deux branches, l'opto-coupleur défectueux peut limiter fortement la capacité scientifique de l'ensemble de l'instrument. Dans l'analyse suivante, des défauts fonctionnels ont été observés sur certains opto-coupleurs après un test de cycle thermique. 
Kateryna KIRYUKHINA
Technology analysis specialist

la tomographie à rayons x au cnes

Pour étudier l'origine de ce comportement électrique, une inspection par tomographie a été réalisée.La tomographie à rayons X est devenue une technologie essentielle pour la caractérisation d’échantilllons en 3D. La tomographie offre la possibilité d'inspecter un échantillon de manière non-destructive et de visualiser à haute résolution les structures internes.

Un scan tomogrpahique rapide peut générer un ensemble de données qui permettent d’évaluer l'aspect structurel, électrique et dimensionnel d'une pièce. L'origine d'un défaut, telle une anomalie de soudure, la présence de porosités, la contamination, un problème d'interconnexion... sera rapidement identifiée. L'inspection par tomographie à rayons X a été réalisée dans le laboratoire du CNES, sur un équipement RX Solutions EasyTom 160. Ce système, qui combine deux sources de rayons X micro et nano foyers, permet de répondre aux applications les plus difficiles jusqu’à des résolutions de 0,4 µm.
La défaillance de l'optocoupleur, mise en évidence par le test électrique, pourrait avoir plusieurs origines, liées aux composants et aux interconnexions des fils de liaison et aux contraintes thermomécaniques.

D'où les deux différents scans à rayons X effectués sur l'optocoupleur : le premier pour visualiser l'ensemble de l'échantillon et le second pour zoomer sur la LED et observer plus en détail la zone de fixation de la puce. Les deux scans permettent d'obtenir des détails très nets, ainsi qu'un contraste et une luminosité équilibrés, nécessaires pour voir avec précision les principaux composants internes de l'optocoupleur. Les 4 LEDs et la photodiode peuvent être inspectées avec précision ainsi que les zones de fixation de chaque LED.

Scan n°1 - le set-up

Résolution: 11µm / voxel, Temps de scan : 1h20, Tube à rayons X: Nano-focus 160 kV, Détecteur à rayons X: flat panel

Scan n°1 - résultats de l'échantillon complet

Le résultat du scan est un volume 3D complet de l'intérieur de l'optocoupleur, mettant en évidence tous les composants internes. Réalisé à une résolution de 13 µm, le scan offre un ensemble de données permettant d'inspecter en détail les zones de montage des LEDs. Il offre un rendu global et permet d'inspecter sa structure dans son ensemble.

Scan n°2 - set-up

Résolution: 2µm / voxel, Temps de scan : 2h30, Tube à rayons X: Nano-focus 160 kV, Détecteur à rayons X: CCD Camera

Scan n°2 - résultats sur le zoom de la zone de fixation de la LED

Un deuxième scan, en retirant la protection plastique autour de l'optocoupleur, se concentre sur les principaux éléments électriques, les 4 LEDs et la photodiode. L'identification de la source de défaillance la plus probable nous oriente vers la réalisation d’un troisième scan avec une résolution accrue à 2 µm ciblant la LED et sa zone de connexion.

Scan n°1 - le set-up

Résolution: 11µm / voxel, Temps de scan : 1h20, Tube à rayons X: Nano-focus 160 kV, Détecteur à rayons X: flat panel

Scan n°1 - résultats de l'échantillon complet

Le résultat du scan est un volume 3D complet de l'intérieur de l'optocoupleur, mettant en évidence tous les composants internes. Réalisé à une résolution de 13 µm, le scan offre un ensemble de données permettant d'inspecter en détail les zones de montage des LEDs. Il offre un rendu global et permet d'inspecter sa structure dans son ensemble.

Scan n°2 - set-up

Résolution: 2µm / voxel, Temps de scan : 2h30, Tube à rayons X: Nano-focus 160 kV, Détecteur à rayons X: CCD Camera

Scan n°2 - résultats sur le zoom de la zone de fixation de la LED

Un deuxième scan, en retirant la protection plastique autour de l'optocoupleur, se concentre sur les principaux éléments électriques, les 4 LEDs et la photodiode. L'identification de la source de défaillance la plus probable nous oriente vers la réalisation d’un troisième scan avec une résolution accrue à 2 µm ciblant la LED et sa zone de connexion.

la tomographie à rayons x, un outil clé face aux défis des composants électroniques

Après un premier test électrique qui mis en évidence un défaut sur l'optocoupleur, la tomographie à rayons X c permet de trouver l'origine de ce défaut, de manière non-destructive. En quelques heures, l'inspection par tomographie à rayons X a donné toutes les indications sur l'optocoupleur et constitue la meilleure technologie pour obtenir l'origine du défaut mis en évidence lors des tests électriques.
 
Cela permet de choisir le bon design pour assurer la fiabilité de l'équipement qui volera dans quelques années dans l'environnement jovien et permettra une multitude de nouvelles découvertes scientifiques !
 
 
 

RENAULT Group: électronique embarquée

Les avancées techniques attendues au cours des prochaines années dans l'industrie automobile sont nombreuses notamment avec le développement des véhicules électriques. Renault Group fait de l’innovation l’une des clés de son succès avec le Technocentre de Guyancourt, l’un des plus grand centre de recherche et de développement automobile en Europe, avec la tomographie à rayons X. La suite ici

L'ORÉAL Paris: packagings durables >

Depuis 2007, L’Oréal est engagé dans une politique ambitieuse de développement durable, avec pour objectif de réduire la consommation de plastique. Dans ce contexte, la tomographie à rayons X est une technologie d’imagerie 3D de pointe, qui permet d’explorer dans leur intégralité les nouveaux packagings et ainsi assurer la meilleure qualité et performance pour le consommateur. La suite ici

INSA Lyon Lab: les batteries lithium-ion >

Le développement des solutions de stockage d’énergie, plus particulièrement les batteries, fait partie des domaines industriels les plus actifs depuis de nombreuses années. A l’heure actuelle, l’enjeu devient plus colossal de jour en jour, avec la croissance exponentielle de la mobilité électrique, des objets connectés et de nos moyens de communication. INSA Lyon utilise la tomographie à rayons X pour comprendre les batteries et leur comportement. La suite ici

RENAULT Group: électronique embarquée

Les avancées techniques attendues au cours des prochaines années dans l'industrie automobile sont nombreuses notamment avec le développement des véhicules électriques. Renault Group fait de l’innovation l’une des clés de son succès avec le Technocentre de Guyancourt, l’un des plus grand centre de recherche et de développement automobile en Europe, avec la tomographie à rayons X. La suite ici

L'ORÉAL Paris: packagings durables >

Depuis 2007, L’Oréal est engagé dans une politique ambitieuse de développement durable, avec pour objectif de réduire la consommation de plastique. Dans ce contexte, la tomographie à rayons X est une technologie d’imagerie 3D de pointe, qui permet d’explorer dans leur intégralité les nouveaux packagings et ainsi assurer la meilleure qualité et performance pour le consommateur. La suite ici

INSA Lyon Lab: les batteries lithium-ion >

Le développement des solutions de stockage d’énergie, plus particulièrement les batteries, fait partie des domaines industriels les plus actifs depuis de nombreuses années. A l’heure actuelle, l’enjeu devient plus colossal de jour en jour, avec la croissance exponentielle de la mobilité électrique, des objets connectés et de nos moyens de communication. INSA Lyon utilise la tomographie à rayons X pour comprendre les batteries et leur comportement. La suite ici